Ce monstre qui m’habite ! Ce n’est pas évident de dire à ses collègues de travail quand l’heure du repas arrive, désolé les mecs mais je ne mange pas avec vous aujourd’hui, je n’ai pas faim, quelle excuse invoquer alors pour le deuxième jour ou leventre sur pattes troisième, le quatrième etc. Dire peut-être désolé, chères collègues, mais j’attends un client qui ne va pas tarder, allez-y je vous rejoins plus tard. Ce n’est pas de l’antisociale puisque ce n’est pas une maladie, je dirais plutôt que c’est socialement incorrect. Le pire c’est pendant les apéros du week-end et les repas de famille, notamment quand il y a un annive ou une fête qui tombe mal, une désuétude de vivre dans la vie familiale. Oui j’ai jeûné pendant dix jours, j’avais déjà jeûné pendant sept jours il y a quelques mois et au vu de ce que j’ai ressenti à cette époque j’ai décidé de renouveler l’opération même si c’est quelque chose d’extrêmement difficile. Attention si vous êtes tenté de jeûner pendant quelques jours, il faut faire ça selon les règles et les conseils d’un médecin, ce n’est pas une affaire à prendre à la légère. Par contre moi, je suis une tête brûlée, personnellement je n’obéis à aucun conseil peu éclairé d’un médecin quand il s’agit de gérer ma santé, car je pense qu’il y a encore un très long chemin à parcourir pour la médecine moderne avant que je puisse lui faire entièrement confiance. J’ai plutôt tendance à suivre les préceptes et les conseils de la médecine chinoise, basée sur l’ensemble des théories et pratiques de santé au cours de l’histoire et l’expérience transmise pendant des milliers d’années.

Pourquoi jeûner ? C’est pourtant simple, il suffit d’essayer pendant quelques jours pour connaitre la réponse, personnellement et depuis peu de temps j’ai appris que je souffre de l’hyper tension, parce que j’ai tendance à gloutonner pour ne pas se mettre la rate au court-bouillon, et paraît-il aussi que l’hyper tension est une affaire des vieux qu’on peut attraper en regardant la télé quotidiennement pendant plusieurs heures toute en se goinfrant de chips et en buvant de coca. Mais il est normal au vu mon âge et mon poids, cependant il est possible de s’en débarrasser, il faut perdre du poids Monsieur Moustique me dit la cardiologue. C’est précisément ce que j’essaie de faire tous les jours mais sans résultat, il suffit de regarder la télé pendant un quart d’heure pour se rendre compte, que celui qui vous vend de la nourriture est le même que celui qui vous vend des gélules pour perdre du poids. Ce sont des criminelles mondialement organisés en holding pour s’enrichir au détriment de nos santés, mais c’est un sujet sur lequel je me suis déjà exprimé.

Premier jour ! C’est là où se trouve toute la difficulté, il y a moi, Moustique une petite bestiole qui atterrit sur n’importe Venomquelle assiette qu’elle trouve dans le frigo, mais raisonnable quand même. Et il y a ce grand monstre qui m’habite, un rapport de forces inégalées, est-ce une dualité ou une ambivalence. Dans tous les cas il est là et j’ai le sentiment qu’il est là, au fond de mon âme, il m’habite et il me dit quand et comment je dois manger. C’est un despote dont les yeux sont plus grands que mon estomac, c’est mon Pinochet, mon Franco, mon Kadhafi, mon Gengis khan à moi. C’est mon ventre sur pattes, il a la puissance et l’emprise sur moi, constamment il me dicte ce qu’il veut manger et moi, moi je ne fais qu’obéir pour le satisfaire. Quand je me sens mal après avoir commis le péché en gloutonnant ce qu’il voulait, il m’accuse et il me dit que c’était de ma faute, et que je n’aurais pas dû manger autant, alors que c’est lui-même qui me pousse et quand je suis rassasié et que je ne peux plus manger, il me demande de finir mon assiette, « il reste que des miettes, c’est bon tu ne vas pas laisser ça dans ton assiette, demain tu feras plus d’efforts». Je ne peux rien faire voilà mon excuse, il est toujours là logé dans mon corps, il est complètement insensé, au lieu de m’aider et de me fixer des limites pour qu’on soit bien tous les deux, non tous ce qu’il fait c’est de me pousser à me goinfrer, je ne comprends pas quel est son intérêt, il veut certainement me tuer, pourtant si je meurs il meurt aussi.

C’est le weekend, l’odeur du barbecue du voisin me transperce et me tourmente, ça ne fait rien restons discret s’il vous plaît, ne réveillons pas mon Gengis, laissons le croire que prochainement on fera un barbec, dites lui que ce soir, je suis fatigué pour faire un barbec, je vais lui faire croire que c’est bien de manger léger pour bien dormir.  Lundi matin arrive, je suis sourd et je n’ai qu’un seul mot sur la bouche, « non », tu déjeunes? Non, tu manges? Non, tu as faim? Non, tu veux quelques choses? Non rien merci. Non pour tout, non c’est le mot magique, regarde ces jolies poires tu veux? Non. Mon Gengis se réveille, il demande pourquoi le Khan n’a toujours pas été servi, mais pourquoi ce con dit non pour tout, le voilà pris en otage, je ne réponds pas à ses provocations.

 

Voici les nouvelles règles ! Vois-tu Khan à partir de maintenant c’est moi qui décide quand et comment on doit manger, mais pour l’instant nous allons rien manger pendant dix jours, et si tu n’es pas content, et bien tant pis pour ta grosse gueule, ça m’est égal. Par la suite nous allons diminuer les quantités de nourritures de façon substantielle afin de se sentir bien. Gengis n’a pas dit son dernier mot, c’est quelqu’un d’incorrigible il souffre d’encéphalorectomie chronique, il est toujours là en train de me dire, aller juste un peu, ça ne va pas changer grand-chose, juste un petit bouché, et après c’est bon tu t’arrêtes! Non Gengis, pas avant dix jours et rappel toi des bénéfices de la dernière fois.

Les bénéfices de la dernière fois :

  • Ma vue s’est amélioré, les petits chiffres sur le compteur kilométrique de ma voiture, était toujours floue, je n’arrivais jamais à les lires, maintenant je les lis bien.
  • Ma peau plus nette respire la santé.
  • J’avais fait une radio des genoux il y a quelques mois, le médecin a constaté un début de l’arthrose sur le genou gauche, maintenant je vais bien c’est comme s’il n’y avait jamais eu le début de quoi que ça soit.
  • Je me tiens assis droit, je marche plus vite sans m’en rendre compte, je descends et je remonte les escaliers sans problème, je dors bien, je me réveille bien, je respire mieux, c’est incroyable, ma voix, j’ai une plus jolie voix, d’ailleurs je suis agréablement surpris, certes je ne comprends pas pourquoi mais tant mieux, je m’inscrit dans « the voice ».
  • La cerise sur le gâteau, un kilo en moins par jour, la tension artérielle a baissé, je suis dans le vert, je rentre dans mes vêtements, c’est incroyable, c’est ces mêmes vêtements que je voulais jeter parce qu’ils étaient devenu trop petits.
  • Le regard des gens, ils voient et remarquent les changements sur mon vissage et sur mon corps.
  • Plus d’hémorroïdes, ce n’est que des mauvais souvenirs.
  • Une dernière chose que je ne saurais pas vous expliquer, c’est le sentiment de bien-être.

En ce qui concerne les inconvénients, il y en a aussi, avant que l’emprise de Gengis ne s’estompe et se calme, il faut attendre au moins les trois jours, il se rend compte que finalement c’est moi qui tiens les rennes, il voit que ma détermination ne change pas, alors il m’abandonne. Entre le cinquième et le seizième jour, c’est là que j’ai commencé à avoir des crampes, très désagréable. Aujourd’hui je sais que je dois me faire violence pour bien vivre, faire attention quand je mange, et si par malheur mon khan se réveille, je sais comment le faire taire en le menaçant de jeûner de nouveau.

Je vous quitte en vous embrassant bien fort.

@+

Prochain article mon voyage en Philippine

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